Pas de concours international de composition ; pas de rencontre miracle avec un professeur prestigieux ; pas de séjour à la Villa Médicis ; Jacques Derégnaucourt n’est pas spécialement un adepte des circuits orthodoxes. A l’image d’un Arnold Schönberg, sa musique est le fruit d’une démarche essentiellement autodidacte et d’un artisanat très exigeant.
Né en 1958, l'activité musicale l'accompagne depuis l'âge de huit ans. Il accomplit ses études de violon ainsi que la plupart des disciplines classiques dans les conservatoires nationaux de région de Douai et Saint-Maur avant d'obtenir en 1980 son diplôme supérieur d'exécution à l'École Normale de Musique de Paris. Sa curiosité naturelle alliée à une forte aspiration créatrice l’incite rapidement à la composition et une pratique assidue de l'improvisation se nourrissant de tous les aspects imaginables du son par l'instrument, la voix, l'électronique et l'écoute des musiques de tous horizons. Parallèlement Un très solide métier d’interprète lui a donné sur le terrain le sens de la forme musicale vécue de l’intérieur ; tant dans le répertoire baroque sur instrument ancien (sollicité par l’Académie Sainte-Cécile, la Grande Ecurie et la Chambre du Roy, les Talents Lyriques), classique (Orchestre National de Lille de 1981 à 1985, violon solo de l’Orchestre de Douai de 1986 à 1993), que dans les œuvres contemporaines et l’improvisation (soliste de l’Atelier Instrumental d’Expression Contemporaine de Lille de 1982 à 1989 et de l’ensemble Polychromie de 1987 à 1994). Il a, en tant que soliste, donné la création de « Uraeus » de Jacques LENOT en 1988 à Moscou. Collaboration suivie de 1992 à 2002 avec la compagnie chorégraphique Monique Duquesne ainsi qu'avec l'orchestre symphonique des étudiants de Lille-Flandres (devenu "les symphonistes européens") et l'ensemble Musica des Flandres de 1994 à 2006. Il privilégie maintenant exclusivement son activité créatrice qui s’articule sur trois axes :
Son esthétique se nourrit tout autant d’une filiation très « française » (Messiaen, Dutilleux, …) que de l’abstraction colorée et organique de l’électroacoustique ou encore de l’influence traditionnelle extra-européenne, des minimalistes américains ou des surprises quasi miraculeuses de l’improvisation libre. Par un aspect parfois contemplatif, elle peut aussi évoquer le sacré. Hors de toute spéculation théorique, de toute ligne de pensée spécifique et de tout néo-académisme à la mode, elle ne cherche que l’aventure perpétuelle de sa propre émotion. |