La famille des actinides comprend 15 éléments, tous métaux lourds et radioactifs. Cette famille tire son nom de l’actinium, premier de la famille, et ses membres partagent des propriétés chimiques apparentées. Les propriétés des actinides sont typiques des métaux. Ce sont tous des matériaux mous aux reflets argentés, mais qui ternissent rapidement à l’air libre. Certains d’entre eux peuvent être coupés au couteau. Ils ont une masse volumique et une plasticité souvent élevées. La dureté du thorium cependant est semblable à celle de l’acier, de sorte que, pur et chauffé, il peut être enroulé en feuillets et étiré en câbles. Il est environ 40 % moins dense que l’uranium et le plutonium, mais plus dur que ces deux éléments. Parmi les actinides, seuls le thorium et l’uranium sont présents en quantité significative dans le milieu naturel du fait de la très longue demi-vie de leurs isotopes les plus stables. De faibles quantités de neptunium et peut-être également de plutonium se forment par transmutation dans les mine-rais d’uranium. Tous les autres actinides sont exclusivement synthétiques ; on peut cependant trouver des traces de certains d’entre eux dans l’environnement à la suite d’essais nucléaires atmosphériques, comme l’américium, le curium, le berkélium, le californium, l’einsteinium et le fermium. Les actinides sont des éléments chimiques toxiques, c’est-à-dire que le corps humain soumis à leur exposition ou à celle de leurs composés est susceptible de subir des lésions et de développer des maladies. Cette toxicité résulte à la fois des propriétés chimiques et de la radioactivité de ces éléments. Elle est très variable en nature et en inten-sité d’un élément à l’autre. La chimie des actinides, dont l’essor au XXe siècle est en lien direct avec les évènements qui ont fait l’histoire contemporaine, joue un rôle considérable aujourd’hui. L’énergie en est l’enjeu majeur et la maîtrise des cycles énergétiques le principal défi.